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-- bienvenue sur mon blog -- recherche pages a propos liens unblog.fr catégories art, culture, cinéma, télévision egypte femmes israel monde moyen- orient non classé palestine tunisie archives octobre 2010 septembre 2010 décembre 2009 novembre 2009 janvier 2009 méta rss rss des commentaires admin inscription connexion 4 octobre, 2010 meres et enfants en prison classé dans : femmes — taamul @ 16:52 la dure réalité des mères contraintes de faire partager leur sentence à des petits êtres innocents . le 23 juillet 2008, le parlement tunisien a adopté une loi exigeant que des installations séparées soient créées en milieu carcéral pour accueillir les détenues enceintes ou allaitantes. cette loi réduit également de trois à une année la durée pendant laquelle un enfant pourra rester aux côtés de sa mère emprisonnée. si une femme incarcérée n’a pas les mêmes besoins qu’un homme, plus que dans tous les autres cas, la situation des femmes enceintes ou allaitantes vivant derrière les barreaux est véritablement celle où il vaut mieux prévenir que guérir. un système pénal pensé pour les hommes réussit-il vraiment à prendre en considération les besoins propres aux femmes et à la société qui se trouve confrontée à l’explosion de la criminalité féminine ? précarité et marginalité, wafa ammar, psychologue clinicienne au centre intégré de la jeunesse et de l’enfance de mornag, décrit la prison comme ‘un lieu traditionnellement réservé à l’homme’. l’incarcération de la femme est encore considérée comme un phénomène marginal n’intéressant qu’une minorité de femmes. en fait, si en proportion, le nombre de détenues reste largement minoritaire, depuis quelques décennies, leur taux d’emprisonnement progresse beaucoup plus rapidement que celui des hommes, entraînant une augmentation alarmante de la population carcérale féminine. les femmes seraient-elles en train d’adopter des comportements qui, jusque là, étaient considérés propres aux hommes ? en fait, s’il arrive parfois qu’elles soient condamnées pour des crimes liés à l’avortement, l’infanticide ou l’homicide, apparemment les raisons de leur incarcération ne sont pas les mêmes que celles des hommes. entre vols, chèques sans provision, prostitution, usage ou vente de drogue, très souvent les délits ne dépassent pas ceux utilitaires et sont en général motivés par la pauvreté des inculpées souffrant de marginalisation. riadh ben rejeb, pr. de psychologie clinique à la faculté des sciences humaines et sociales de tunis, précise que la plupart des femmes détenues sont des cas sociaux, issus de milieux défavorisés. avant leur emprisonnement, bon nombre d’entre elles ont été victimes d’actes de violence, de maltraitance ou même d’abus sexuels. l’observation du parcours de ces femmes montre que la majorité d’entre elles a subi une déficience des mécanismes de socialisation dès le plus jeune âge. cette méconnaissance des lois sociales fondamentales les a conduites à vivre dans une précarité affective, sanitaire et économique très marquée. la plupart n’ayant pas poursuivi d’études, l’univers familial de l’enfance, principale référence pour la construction de soi n’est pas contrebalancé par l’univers scolaire, et la violence qui caractérise leur enfance est reproduite dans leurs rapports conjugaux et parentaux. un passé aussi douloureux et aussi difficile à surmonter nécessite une aide psychologique. tant que ce besoin ne sera pas assuré dans les prisons, il semble difficile d’imaginer que la grossesse dans le cas de ces femmes puisse représenter une période de félicité. en stipulant que ‘pour ce qui est de la maternité, les femmes enceintes devraient pouvoir bénéficier d’un suivi prénatal et postnatal’ par ailleurs, la loi stipule que lorsqu’elles sont enceintes et/ou mères, les prisonnières seront placées dans des installations de détention ‘particulière’ où les soins sanitaires, psychologiques et sociaux seront mis à la disposition de la mère et de l’enfant. ces nouvelles structures ressembleront à des logements rattachés à la prison, gardés par des femmes habillées en civil. toutefois, même si l’on s’éloigne des cellules surpeuplées et des portes fermées à double tour, la situation reste très difficile pour ces femmes qui, en plus de la grossesse, doivent faire face, seules, à d’autres problèmes liés à leur vécu, leur santé mentale, leur incarcération, l’absence de leur famille et particulièrement celle de leur mère, etc. les répercussions de cet isolement et de cette détresse peuvent être néfastes et mêmes dangereuses quand on sait que leur santé mentale et physique est indissociable de celle de leur enfant. une grossesse équilibrée est un facteur décisif pour accueillir et accepter un enfant. les recherches démontrent que les capacités des nourrissons en détention au plan psychomoteur ou cognitif déclinent rapidement après quatre mois de détention. comme le précise, r. b. rejeb, en cumulant panique, stress, insécurité et isolement, les femmes enceintes incarcérées vivent une espèce de rupture par rapport à leur grossesse et leur bébé à venir. pour elles, le temps s’est arrêté et l’instant présent demeure leur seule préoccupation. elles ne rêvent pas, elles ne se projettent pas en futures mamans et ne ressentent aucune fierté à donner la vie. elles ne pensent pas au sexe de leur enfant qui, nommé cauchemar, ne doit pas voir la vie. elles feront tout pour se débarrasser de cette grossesse non désirée. il est cependant rare que le bébé lâche prise. en général, il s’accroche jusqu’à l’accouchement qui est très souvent suivi d’une dépression post natale. dans ce monde d’obscurité, seule la solidarité entre compagnes de cellules, avec les nouveaux liens affectifs qui s’y nouent, peut permettre de créer une nouvelle famille d’accueil dans laquelle les jeunes mères puiseront un brin de lumière. durant ces neuf mois de silence, le fœtus a tout perçu. quelle va être donc sa réaction dès la naissance et quel va être son avenir ? fœtus cauchemar, enfant espoir lors de ses travaux, w. ammar a pu remarquer que dans plusieurs cas de femmes détenues, l’enfant qui n’était pas désiré pendant la grossesse devient porteur d’un espoir, dont témoigne le choix des prénoms toujours chargés d’une symbolique chevaleresque, farès, syrine ou de la vision d’un futur qui laisse rêveur, amel, ahlem. ces mères vont se projeter dans un avenir imaginaire, sans problèmes, dans lequel elles attribuent à l’enfant des qualités et des exploits extraordinaires. le rôle maternel représente pour la femme détenue une épreuve importante pour son image personnelle, son identité, ses plans d’avenir et sa capacité à s’ajuster à la vie en prison. certaines mères, culpabilisant devant la souffrance et la frustration de leur enfant vont tenter de réparer le préjudice par une attitude maternante poussée dans son extrême fusionnel qui, loin de servir l’enfant, va encore plus lui nuire. pour w. ammar, au-delà de la décision de maintenir la relation mère-enfant, s’il est évident que l’enfant soit placé auprès de sa mère en détention, certains autres paramètres qui peuvent mener à des répercussions sur la nature de cette relation méritent d’être pris en considération. elle fait une distinction entre les facteurs personnels liés à la mère et ceux liés aux conditions pénitentiaires et judiciaires d’une part et à la nature de la vie dans le milieu carcéral d’autre part. la tristesse, la souffrance psychologique et le sentiment de rejet, traits de caractère déterminés par le vécu des mères ainsi que par les conditions liées à leur détention, influent sur leur rôle naturel qui est celui de protéger l’enfant. les femmes qui viennent d’accoucher ne disposent pas toujours d’une cellule individuelle et entre promiscuité, oisiveté et malnutrition, la plupart du temps, le nouveau-né grandit dans un espace surpeuplé, manquant d’aération et de lumière. l’enferment cellulaire s’avère difficile surtout lorsque l’enfant est malade ou qu’il atteint le stade de la marche et réclame la sortie. d